Le Collège Poudlard

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Tetsuya Kairi Matsuura
Exilé(e) politique

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Tetsuya Kairi Matsuura

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Messages : 263

Né(e) le : 03/03/1989
Age : 35

Où à Poudlard ? : Dans la salle de musique

Rang & Club : Bouffon de service et Chef des Baka Rangers !

Caractéristiques
Compétence: Niveau 7
Particularité: Gosse de riche & Boulet de Seiki
Baguette: Bois de Bruyère, écaille de kappa, 30 cm

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MessageSujet: Règlement de compte   Règlement de compte Icon_minitimeMar 24 Juil 2018 - 23:56

[Ça fait un moment que j'aurais du poster ça, désolé... C'est la suite d'Ici !

Merci à D-kun et S-kun pour leur aide et leur participation en tout cas ! ^^ ]


Il avait fallu un moment à Tetsuya, suite aux révélations qu’il avait faites dans la salle de musique, pour agir à nouveau à peu près normalement. Toute cette histoire avait profondément perturbé le jeune homme comme on s’en doute et, même s’il n’avait voulu rien dire à ses autres amis (même à Mokuren qui pourtant était la personne dont il était le plus proche en dehors de son frère et de son amant), il était clairement sur la défensive même avec les Baka. Le guitariste savait que ça devait être dur pour eux, qu’ils devaient être largués et qu’il devait être le sujet principal de leur préoccupations (encore que Seiki et Dray s’étaient montrés aussi rassurants que possible…) mais il n’y pouvait rien. Il sursautait encore quand on le touchait et qu’il ne s’y attendait pas même s’il faisait tout pour se maîtriser. C’était normal, mais c’était pesant… et encore, ce n’était rien par rapport à ce qu’il ressentait quand il était hors du château.

Car s’il avait pu faire l’impasse quelques jours sur ses répet’ au studio, prétextant être malade (c’était pratique d’avoir un médicomage attitré pour certaines choses) Il avait quand même dû rapidement reprendre. Sa promo ne se ferait pas toute seule, les enregistrements non plus et ça avait rapidement commencé à grincer des dents à la maison de disques malgré les interventions de Dray. Et s’il avait heureusement pu s’y rendre avec leur princesse, c’était toujours compliqué, même aujourd’hui. Personne ne semblait en tout cas, parmi le groupe, agir différemment d’avant, comme si rien ne s’était passé, ce qui lui avait permis d’agir normalement avec eux…La semaine s’était donc relativement bien passée malgré les circonstances…

Quand Seiki, en pleine garde à Saint Mungo, reçut l’appel de Dray qui lui demanda simplement de le rejoindre à son bureau de la Fox, après son service, en fin de soirée, il eut rapidement une petite idée des raisons de ce rendez-vous et surtout du mystère qu’en faisait le PDG. À peine une semaine après l’agression de son petit ami, le médicomage n’attendait plus que les résultats de l’enquête de l’Américain alors évidemment ce fut la première chose à laquelle il pensa. Ils n’avaient, jusque là, pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Le connard qui avait osé s’en prendre au musicien avait malheureusement bien fait les choses. Ils avaient découvert que le système vidéo de l'hôtel où avait été organisé le concert avait grillé et pas à cause de n’importe quoi mais bien d’une surcharge magique. On avait balancé clairement au moins un sortilège sur le pupitre de commandes dans la salle de contrôle rendant irrécupérables les enregistrements de la soirée. Ne croyant pas aux coïncidences, les deux amis en avaient déduit qu’il y avait cause à effet même s’ils n’avaient rien pu tirer des caméras. Mais à part d’avoir donc compris que l’agresseur de Tetsuya était un sorcier, ils s’étaient retrouvés dans une impasse. La chambre avait été réservée sous un faux nom. Ils n'avaient qu'une signature falsifiée et un paiement en liquide. Les souvenirs de Tetsuya étaient inexistants et Sei refusait de toute façon qu'on le force à essayer de se souvenir de quoi que ce soit. Alors même si l'Eurasien voulait vraiment mettre la main sur cette merde, il n'était toutefois pas très optimiste. Fox et ses troupes ne faisaient pas dans le miracle…

Et pourtant… Pourtant ils avaient trouvé. Quand Seiki, introduit par un gardien de nuit, entra dans le bureau de son frère, éclairé comme souvent à cette heure très tardive par la seule lampe de travail de l'Américain encore à la tâche (comme trop souvent le financier travaillait trop…), tout ce que ce dernier fit, après avoir levé le nez de ses papiers, sans même lui dire un mot, fut de lui tendre un dossier, sombrement. Le médicomage, refusant de s’asseoir, l'ouvrit tout aussi silencieusement et le referma après quelques secondes. Tout ce qu'il voulait, c'était le nom et une adresse et il les trouva dès la première page du compte rendu d'enquête. Le reste, c'est-à-dire les preuves, il s'en foutait. Il ne doutait pas un instant de Dray et de la détective qu'il employait. Mais l'homme d'affaires crut bon de résumer le travail accompli, pas surpris de le voir faire cette impasse. Il savait que Sei était pressé de lui tomber dessus mais tout de même, il fallait quand même qu’il sache comment ils en étaient venus là.

“On a eu de la chance. En interrogeant les personnes présentes et en recoupant les infos, on a réussi à identifier ceux qui avaient donné les verres à Tetsu. Le manager et le batteur. Sauf que lui dit qu’il le tenait du bassiste, qu'il l'a juste fait passer. Pas de risque de mensonge, on lui a administré du veritaserum en douce. Et Maria a comparé les signatures de leurs contrats avec celle de la réservation de la chambre et l'écriture du billet. Pour elle, aucun doute à avoir…”

Et ça, ça suffisait aux deux amis. Si Black était sûre d'elle…

“Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?” demanda l'Américain en se laissant aller dans son fauteuil, le regard sur son ami, toujours debout face à lui. Fox était étonné de l'absence de réaction de son cadet. Il s'était attendu à le voir montrer ouvertement ce qu'il ressentait pour la réponse qu'il lui livrait. De la colère, du dégoût, quelque chose dans ce style… Mais bien au contraire, Seiki restait terriblement impassible, ce qui, vu les circonstances, était plus inquiétant encore. Et en l'occurrence, l'Américain ne sût pas dire ce que son ami avait exactement dans la tête. Mais le médicomage eut tôt fait de l'expliquer fort simplement… si l'on peut dire...

“A ton avis? “

Fox soupira devant le ton mauvais comme la peste qui venait de lui répondre et le regard sarcastique qui l'accompagnait. L'Eurasien avait le don de vous faire sentir idiot...

“On le cueille chez lui et on lui fait payer bien sûr mais quand ?“

Seiki n'eut pas besoin de réfléchir pour répondre.

“Le plan est prêt alors ça dépend de toi.”

Fox comprit qu'au delà de son propre emploi du temps, Tsuno lui demandait implicitement s'il était toujours partant. Alors il prit la décision après un instant de réflexion. Il n'avait pas changé d'avis et même si sa conscience faisait des remous, il fallait que quelqu'un assure les arrières de Seiki et surtout l'empêche d'aller trop loin… Si jamais Sei pétait les plombs, le plan et la promesse qu'il avait fait à leur petit frère partiraient aux oubliettes et vu ce que ce pourri avait fait à son compagnon, ce n'était pas un risque que Dray voulait prendre. Déjà que les réjouissances de base étaient salées...

“D'après les informations de Maria, demain soir, on a le champ libre. Il est temps qu'on en termine avec ça.” conclut le jeune homme d’affaires en fermant le dossier sur lequel il travaillait avant l’arrivée de son frère pour ensuite se lever. Il finirait le lendemain, là, il n'avait plus la tête à ça et préférait rentrer avec lui.

Seiki se contenta d'acquiescer en silence avant de se diriger vers la porte. Ça tombait bien, le lendemain était son jour de repos. Fox le suivit et ce fut donc bien ensemble qu'ils rentrèrent au collège. Ils ne dirent rien à Tetsuya, bien sûr. Sei voulait en finir avant de lui donner le nom de son agresseur. Enfin Tsuno avait surtout l'intention que ce merdeux avoue de lui même à sa victime et lui demande pardon à genoux, pas moins…

Le lendemain soir donc, Dylan Winchester, bassiste d'un groupe de rock en vogue, eut une surprise en rentrant dans son appartement londonien. Pourtant, rien ne présageait jusque là que la soirée serait différente du reste de sa semaine avant ça. Sa journée, il l’avait passée au studio comme d’habitude. Bien sûr, personne ne se doutait de ce qu’il avait fait (ou tout du moins le croyait-il) et s’il n’avait pas encore donné de suite à sa petite plaisanterie, ne trouvant pas le moment adéquat et surtout préférait assurer un minimum ses arrières devant la méfiance accrue de leur leader qui ne se baladait plus seul, la petite blonde qui se trimballait à ses basques (une journaliste apparemment) était plutôt mignonne et sympa… étrangement, il ne pouvait pas s'empêcher de sourire à la dérobée en imaginant la tête qu’elle ferait si elle était au courant (il ne savait pas ce qu’elle savait bien sûr mais ils semblaient proches donc…)

Il avait finalement quitté le studio non sans avoir joué au joli coeur avec le guitariste comme si de rien était, s’amusant à le surprendre et à le sentir se tendre sans jamais pour autant le repousser et était rentré chez lui après une dernière virée dans un bar qu’il connaissait. Agir normalement n’était pas un problème et il prenait toujours son temps avant de rentrer. Il avait donc passé la porte de son appartement alors que la nuit était déjà tombée depuis un moment, n’ayant prévu pour ce soir qu’un repas rapide et une bonne nuit de sommeil… qui allait être sérieusement compromise...

En effet, un homme, grand et fin, habillé de pied en cape en noir et dissimulé sous une cagoule intégrale et un masque neutre blanc, se tenait tout bonnement tranquillement assis dans son canapé, baguette en main. Surpris n’était pas assez fort pour décrire ce qu’il avait ressenti à cette vision, il s’était même carrément figé alors que, instinctivement, il s'était mis à fixer l’objet magique alors qu’il réfléchissait. Peut-être aurait-il le temps de sortir sa propre baguette s’il faisait vite ? Il n’était pas le meilleur sorcier qui soit mais l'inconnu ne semblait étrangement pas menaçant donc peut-être… mais quelque chose dans son attitude semblait lui dire qu’il n’aurait aucune chance s’il empruntait cette voie-là… quelque chose dans cette apparente décontraction… Car l'homme, visiblement, semblait l'attendre, ce qu'il confirma d'ailleurs en se fichant clairement de la tête du visité.

“Ah il était temps que tu te radines ! On commençait à attendre, c'est pas cool, j'ai horreur de ça.”

On ? Ce simple mot glaça une seconde le bassiste. On, cela voulait surtout dire qu’il n’était pas seul. Dylan s’était tendu plus qu’il ne l’était déjà par cette intrusion mais il n’eut pourtant pas le temps de réagir davantage. Ce petit discours n'avait pas d'autre but que de garder l'attention du bassiste sur lui et permettre à un deuxième homme, habillé de manière identique et tout aussi grand que le premier, mais plus carré, d'agir dans le dos du bassiste. Il sortit brusquement de la cuisine. Le sortilège frappa entre les omoplates.

“Somnus !”

Quand il se réveilla, ou plutôt quand on le réveilla…, quelques heures plus tard, Dylan était en fâcheuse posture. Le sortilège n'avait servi qu'à le maîtriser pour mieux le droguer d’un cocktail tout calculé de ghb sorcier et d'alcool pour qu'il connaisse les mêmes joies que sa victime et… le mettre en condition… Il reconnut sans mal sa chambre mais il ne risquait pas d'en apprécier le confort. Nu, sur son lit, il avait les mains soigneusement ligotées aux pieds du sommier, les bras en croix, attachés par les poignets grâce à des bracelets de cuir et des sangles solides. Mais pire, d'autres bracelets aux chevilles étaient menottés à des ceintures lui enserrant les cuisses, elles-même retenues par des chaînes crochetées aux poignets. Le dispositif le forçait à outrance à être en position accroupie. Allongé, cela exposait complètement son intimité. Un collier de chien autour du cou et un bâillon cylindrique en travers de la bouche parfaisaient son “costume”. Et même s’il était étrangement à la ramasse pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, une pointe de panique traversa son regard noisette.

“Ne sois pas si surpris. Tu devais bien te douter que des emmerdes finiraient par te tomber dessus. S'appeler Winchester et être long à la détente, c'est le comble de l'ironie.”

Ce petit discours singulièrement narquois venait de l'homme du canapé, appuyé nonchalamment sur la porte, bras croisés, des photos dans une main. A l'opposé, le deuxième ravisseur s'éloignait tout juste du lit, baguette en main. Sans doute était-il responsable de son réveil…Dylan était largué oui, c’était comme si son cerveau refusait de traiter les informations qu’on lui donnait. Et vu la position dans laquelle il se trouvait, il était clairement dans la merde. Enfin, il avait bien une petite idée de ce que lui voulaient les deux hommes, ce n’était pas comme s’il n’avait rien à se reprocher mais lui qui était si sûr d’avoir bien fait les choses, il déchantait… il ne leur avait fallu qu’une semaine pour le retrouver et ce n’était vraiment pas prévu ça. Et putain, en prime, il se sentait mal, ce qui devait parfaitement être visible vu ce que l’homme ajouta presque aussitôt...

“Tu te sens mal, n’est ce pas ? C'est ce qui arrive quand on mélange le ghb et l'alcool. Tu vas en chier, crois-moi ! Et que je t’explique le reste, tu vas adorer !” reprit presque joyeusement le premier larron, ce qui rendait sans doute les choses plus inquiétantes encore alors qu'il se rapprochait du lit pour s'asseoir à ses côtés et lui montrer les clichés. Le doute n'était pas permis quant à la magie qui les habitait quand on voyait le sujet bouger. Sur le papier glacé, Dylan, à poil et déjà “accessoirisé”, visiblement dans le gaz, alangui, s'affichait sous les angles les plus osés et dans de gros plans de ses parties intimes. D'autres le montraient attaché, complètement offert. Et l'homme masqué prenait délibérément son temps pour les lui montrer, une à une.

“Tu es très photogénique ! Franchement, tu ne trouves pas que tu foutrais la gaule à tous les pervers ? Tu connais bien le sujet, après tout…”

Le ton avait été bien plus dangereux sur la dernière phrase.

“Elles vont valoir leur prix sur le marché ! En plus, t'as l'air d'aimer ça ! Ça se voit bien sur celle-ci.” continua à nouveau joyeusement et perfidement l'homme en s'arrêtant plus longuement sur une photo de son visage, prise entre ses jambes, où on voyait clairement au premier plan un vibromasseur courir sur le torse du bassiste puis l’intérieur de la cuisse, en gros plan, sur le bord de la photo, pour finir hors champ, très logiquement vers son intimité, vu l'angle choisi. Et l'expression de Dylan, troublée dans un demi-sommeil, montrait qu'il sentait quelque chose. On pouvait faire ensuite dire ce qu'on voulait à la photo...

“Tu as été un gentil garçon.”

Mot pour mot ce que Winchester avait écrit à Tetsuya, cette remarque avait été dite une nouvelle fois avec une voix assassine qui laissait peu de doutes sur les réelles intentions des deux visiteurs nocturnes. Dylan devait à présent avoir compris qu'il allait chèrement payer ce qu'il avait fait et, dans un premier temps, en vivant ce qu'il avait infligé aux autres. Bien sûr, ce que l'inconnu insinuait n'était que des mensonges. Tripoter cette saloperie vivante, très peu pour lui et son comparse ! Ils avaient simplement ensorcelé l'engin pour le manipuler à distance et s'étaient arrêtés avant de franchir la limite. Mais ce connard n'était pas prêt de le savoir ça. Au contraire… Le bassiste eut du mal à déglutir sur cette dernière partie et surtout cette phrase assassine qui ne lui était effectivement pas inconnue. Bien sûr qu’il avait saisi, elle n’avait fait que confirmer ce qu’il avait pensé à peine avait-il compris dans quelle position il se trouvait. Et s’il avait particulièrement aimé cette soirée-là, à l'hôtel, on pouvait dire qu’il était très loin d’apprécier d’être à présent dans le rôle de la victime. Son teint, encore plus blafard depuis qu’il avait vu les photos, ne laissait que peu de doutes sur la claque qu’il venait de se prendre, là. Et puis, il n’était en prime pas allé aussi loin, lui…

Et il y en avaient deux que son teint régalait et qui étaient particulièrement satisfaits de l'effet de leur baffe. Qu’il souffre plus encore que Tetsu ! Qu'il se sente humilié au plus haut point pour commencer. Il n'avait pas été aussi loin ? Ce n'était pas ce que le Japonais ressentait depuis une semaine, lui…

En tout cas, c'était certain pour celui qui jusque là avait été le seul à parler, que ça semblait beaucoup l'amuser. Pour un peu, on l'entendait se marrer derrière son masque.

“Pendant que tu suppliais qu'on s'occupe de toi, tu étais tellement prêt à tout pour, qu'on en a profité pour te faire boire du veritaserum parce que figure-toi qu'on a quelques questions à te poser, tu nous excuseras.” dit finalement l'intrus en enlevant le bâillon à sa victime.

Sa bouche à présent libre, Winchester avala difficilement sa salive comme s’il avait encore un peu de mal à avaler ce qui se passait. Ses joues lui faisaient mal, il n’avait dans le fond pas l’habitude de s’amuser avec ce genre d’accessoires et il était évident qu’il avait dû se crisper depuis qu’il avait cette chose dans la bouche. Ces types, ils étaient encore plus cinglés et pervers que lui !

“Vous êtes des malades... pire que moi…” n’avait-il pas pu s'empêcher de murmurer doucement alors qu’il levait difficilement les yeux vers eux, les posant tour à tour sur l’un et l’autre même s’il semblait plus souvent revenir sur le plus proche des deux.

Le plus bavard se mit à rire à cette remarque. Presque sincèrement. Ce qui ne faisait que confirmait le propos, du coup…

“Et encore, moi, ça va ! Lui…” et il désigna son petit camarade du doigt, “...c’est vraiment un taré.”

Et pour prouver ses dires, il chuchota comme s’il confiait un secret à leur victime, même si, dans le silence de la chambre, cela s’entendait de manière parfaitement claire.

“On dit même que c’est un sociopathe.”

Il appuya de manière forte à propos cette information par le signe caractéristique de sa main remuant près de sa tempe. Ça ne tournait pas rond...

Son seul but était d'effrayer encore plus qu’il n'était le bassiste en lui donnant raison et laisser son imagination galoper. En fait, c'était jouissif de lire les traits décomposés de ce connard. Quitte à en redevenir un, soi-même. Et bien sûr, cela marchait parfaitement. Ils étaient cinglés, il l’avait compris, et le petit laïus joyeux de l’autre renforçait l’impression du bassiste. Alors ok, il n’était pas un ange non plus, bien sûr, et comme le disait l’adage, chacun de nous porte un fou sous son manteau mais certains le dissimulent mieux que d'autres. Ceux-là avaient décidé de le montrer avec brio, Dylan en avait des sueurs froides. Et lui qui n’était d’habitude jamais avare de mots n’avait cette fois aucune envie de répliquer.

“Tu trouves que notre imitation de ton travail est sordide ? Attends la suite ! Je préfère être à ma place qu'à la tienne.“ reprit le cinglé numéro 1 avant de conclure très sérieusement en se levant.

“Mais crois-moi ou non, tu as de la chance que je sois là…”

Pas sûr que cette remarque pourtant pleine de vérité rassure le prisonnier. Mais l’homme qui se moquait de lui était bel et bien son assurance-vie… Mais il finit son petit discours avec une dureté sans pareille, sauf celle de son acolyte, révélant qu'à défaut de s'amuser, il jouait surtout un rôle savamment calculé.

“Mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. C'est toi qui a allumé la mèche alors épargne-nous tes jérémiades sur l'injustice de ta situation. Tetsuya est le seul innocent dans cette affaire. Et tu vas le payer. Ce qui reste à déterminer, c'est le montant de la douloureuse. Et avec ce qu’il a prévu pour toi, t’as pas fini de douiller.”

La sentence était sans appel et à vrai dire, elle laissait une impression bizarre au musicien. Il avait clairement attaqué la mauvaise personne en s’en prenant à Tetsuya, ces deux-là ne le lâcheraient jamais. Dylan, pourtant, avait du mal à comprendre pourquoi. Ok, il était gentil et naïf, mais pour arriver à faire des choses pareilles à quelqu’un, ce n’était clairement pas suffisant. Il avait quoi exactement pour qu’il mérite qu’on fasse tout cela pour lui ? Il ne comprenait pas. A moins qu’il soit trop à la ramasse pour ? Possible. Tout ce qu’il savait c’est qu’il allait le payer, et cher.

Si les deux agresseurs avaient eu un pouvoir de légilimancie, ils auraient halluciné devant ce qui traversait l’esprit de leur victime. La réponse était pourtant fort simple. Tetsuya n’avait peut-être rien aux yeux de ce connard mais eux, ils l’aimaient et lui, ce cancrelat lui avait fait du mal. C’était bien suffisant. Enfin, l’amour devait être un truc complètement inconnu à ce parasite. Finalement, le sociopathe parla d'une voix positivement meurtrière, une voix aux accents de glace qui promettait beaucoup de douleur si son propriétaire n'obtenait pas ce qu'il voulait...

“Première question : où sont les photos que tu as prises de Tetsuya ?”

Il allait de soi que Winchester avait intérêt à réfléchir à sa manière de répondre quand on voyait la baguette de l'homme fermement pointée sur lui.

Instinctivement, en voyant cette dernière, les yeux vitreux du bassiste s'étaient fixés dessus plusieurs secondes alors qu’il ne semblait pas enclin à parler… ce qui n’était pas tout à fait vrai en fait : déjà, les effets du veritaserum au contraire lui donnaient l'envie soudaine de dévoiler tous les détails que ces hommes voulaient entendre mais il savait d'instinct qu’il devait faire très attention à ce qu’il allait dire… Et avec ce qu’il avait dans les veines, croyez bien que c’était difficile de se concentrer…

“Elles sont…” murmura-t-il, semblant tout faire pour retenir sa voix qui pourtant refusait de lui obéir. S’il était possible de résister au veritaserum en pleine possession de ses moyens (difficile mais possible), là, c’était clairement peine perdue. (Et c'était bien pour ça aussi qu'ils avaient drogué leur proie : d'une pierre, deux coups.)

“...la bibliothèque… les... Sonnets d'un Sorcier...”

Dylan avait essayé de se mordre la langue pour ne pas révéler le titre du livre qui n’en était pas un mais simplement une cache où il avait dissimulé les dites photos. C’était une bonne planque, aucun sorcier digne de ce nom n’oserait ouvrir ce livre-là puisqu’il était connu dans leur monde que celui qui en lisait la moindre ligne était condamné à parler en vers le reste de son existence… plutôt malin donc mais pas assez pour ces deux-là, il fallait croire. Le musicien laissa un juron passer ses lèvres, rageant d’être totalement à leur merci. Lui qui pensait jusque là contrôler la situation…

Sûr qu'il devait déchanter, Winchester… mais ce n'était pas ses deux tortionnaires qui allaient le plaindre. Au contraire, si l'un semblait rester de marbre, l'autre, clairement malgré son masque, jubilait de le voir impuissant à résister à la drogue. Quand finalement ils eurent la réponse, le plus sévère des deux hommes alla lui même chercher les clichés, ce qui ne lui prit que quelques instants. Mais ce temps fut suffisant à l'autre pour poser leurs propres créations sur le bureau et continuer l'interrogatoire.

“Deuxième question, la gâchette… Tetsuya a été ta seule victime où il y en a eu d'autres ? Tu vas nous donner leurs noms et leurs photos, dans ce cas, tu t'en doutes... Elles aussi, dans tes… sornettes?”

Les yeux du bassiste avaient suivi le plus taciturne quelques secondes quand ce dernier était sorti de la pièce, comme s’il tentait de se focaliser sur lui et éviter d’entendre les questions de l’autre. Peine perdue, bien sûr, mais à situation désespérée…

“Je n’ai ni nom, ni photo à donner…” avait-il laissé entendre, comme si les mots lui brûlaient les lèvres. Par contre, la réponse n’était pas complète et même s’il tenta du mieux qu’il put, à nouveau, de se retenir, c’était plus fort que lui, il avait reprit la parole.

“Des fans… qui ne demandaient que ça…”

Il avait testé son petit mélange sur d’autres, oui, parce que, étrangement, il avait bien voulu ‘s’amuser’ avec le guitariste mais pas l’empoisonner. Alors profitant de payer un verre à des groupies dont il n’avait rien à foutre, il avait testé les doses. Ce n’était pas des victimes dans ce cas à ses yeux… il en avait peut-être profité un peu mais puisqu’ils étaient à peu près consentants, ce n’était pas vraiment des victimes…  

Mais visiblement, ce n’était pas ce qu’entendait l’interrogateur qui n’était pas sûr de ce qu’il devait entendre par ces mots. Il sentait qu’il y avait autre chose à comprendre mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Mais rien que cette manière d’affirmer les choses, que c’était les victimes qui avaient demandé à être abusées parce qu’elles étaient fans de cette pourriture, ça lui hérissait le poil de toute façon. Il avait de moins en moins de remords à ce qui allait se passer…

“Tu veux dire que tu les as drogués à leur insu, eux aussi ? Tu as… couché avec eux, on va dire... alors qu’ils avaient perdu leurs moyens grâce à ton cocktail, c’est bien ça ? … Je sais d’expérience que le GHB est une merde à doser, surtout avec l’alcool. L’overdose peut vite arriver. Comment t’as fait pour connaître le dosage ? Puisqu’ils ne demandaient que ça, comme tu dis, j’imagine que t’en as rien eu à foutre de savoir s’ils supportaient le traitement, j’ai bien cerné la scène, salop ?”

“Je ne veux rien dire…” répondit sur le coup le bassiste, ce qui était l’absolue vérité comme on s’en doute. Mais comme cela ne répondait à rien et que le Veritaserum n’était pas prêt de cesser son effet, il ne pouvait pas garder le silence trop longtemps malgré ses efforts et ses tentatives de noyer le poisson… D’ailleurs, l’inconnu eut tôt fait de se moquer de lui à nouveau, de sa voix narquoise.

“Ce n’est pas comme si tu avais le choix.”

Il écouta cependant avec attention la suite…

“Il y a toujours des fans… qui, à défaut de leurs idoles… aiment bien leur cercle proche et leurs anecdotes, dirons-nous… Je n’ai forcé personne… certains se souviennent simplement plus ou moins bien de ce qui s’est passé.”

Oui, c’était un connard il n’avait jamais dit le contraire et même s’il était loin d’être blanc comme neige et que oui, il avait drogué plusieurs personnes dans le but de mettre au point son petit cocktail et qu’enfin, oui, il l’avait administré au Japonais pour mener à bien son plan, il n’avait jamais violé personne… un connard, un profiteur et un maître chanteur, c’était bien suffisant…

“Pour la dose… petit à petit… au début, ça ne faisait presque rien et avec de la patience, on arrive à tout…” laissa-t-il entendre pensif. Il avait préparé son coup depuis un moment, le lieu et l’heure avaient été choisis par opportunisme mais si l’opportunité, ce soir-là, ne s’était pas présentée, cela aurait pu être ailleurs…

Sauf que malgré le veritaserum, il y en avait un qui ne le croyait pas du tout, c’était son interrogateur et il montra vite son point de vue sur la question, méprisant à souhait. Le veritaserum forçait les gens à parler oui, mais s’ils croyaient ce qu’ils disaient, c’était donc leur vérité et cela pouvait être très différent de la réalité.

“Tu veux me faire croire qu’ils savaient qu’ils prenaient du ghb ou encore mieux, qu’ils l’ont demandé ? Tu te fous de ma gueule ? Et quand tu as obtenu le bon dosage, c’est sûr qu’ils étaient en état de coucher avec toi ! De vraies marionnettes, oui... Coucher avec quelqu’un qui a complètement perdu ses moyens, incapable de reculer ou même, seulement de réfléchir à ce qu’il fait, que tu le veuilles ou non, tu as abusé d’eux et de leur confiance, c’est donc un viol. Pourquoi tu fais cela, je suis curieux de le savoir ?”

“Ils ne savaient pas pour mon cocktail non, mais ce que je voulais d’eux ensuite n’a jamais été caché. S’ils m’ont suivi quand même, qu’est-ce que j’y peux…” répondit simplement le bassiste.

Il se foutait que ce type le croit ou non ou même trouve immonde ce qu’il avait fait. Quand tu suis quelqu’un qui te fait clairement comprendre qu’il va te sauter dessus, faut pas s’étonner que cela arrive. Alors oui c’est vrai, prendre du GHB, ça, ils ne l’avaient pas voulu mais il avait fait attention, petit à petit et personne n’en était mort. Rien de ce qu’il avait fait n’était moral, il voulait bien le reconnaître, mais il n’avait physiquement blessé personne…

“Pourquoi ?... Parce que j'obtiens toujours ce que je veux…” lâcha-t-il finalement en réponse à la dernière question de l’américain masqué. Il n’aurait pas été sous l’emprise du breuvage magique il aurait simplement répondu ‘pourquoi pas’ mais il était malheureusement beaucoup plus locace qu’il ne l'aurait voulu.

Sa réponse n’entraina d’abord qu’un “Tssss…” équivoque par la morgue qui transpirait avant que l’homme masqué ne commente un dédaigneux :

“T’as vachement réussi ton coup, c’est sûr… T’as certainement oublié dans ton raisonnement capricieux que tout action entraîne une réaction. Les actes ont des conséquences, mon petit camarade va douloureusement te le rappeler…”

Ça, on pouvait dire qu’il avait fait quelques erreurs de calcul… en fait, il n’avait surtout pas pensé aussi loin. Comment aurait-il pu prévoir que deux psychopathes plus calés que la moyenne gravitaient dans l’entourage du Japonais ? S’il n’y avait eu que les Aurors, il s’en serait sorti sans problème après tout… Ce fut à ce moment que l'autre duettiste revint dans la pièce, le livre à la main, les photos dans l'autre. Une fois de plus, les yeux du musicien le suivirent, ne désirant pas perdre une miette de ses déplacements. Si l’autre avait l’air taré, il se méfiait encore plus de celui-là qui ne disait rien mais le menaçait de sa baguette. Sans un mot, il prit la corbeille de la chambre et la posa à côté de la tête de son propriétaire. Et fort simplement, il mit le tout dedans et y mit le feu d'un coup de baguette, sous son nez. Ce fut lui qui reprit la parole en revenant à sa place première, baguette toujours pointée sur le bassiste, alors que le plus prolifique en mots, cette fois, se tut en s'appuyant à nouveau sur la chambranle. On comprit rapidement pourquoi en entendant les questions suivantes…

“Maintenant, petit merdeux, passons aux détails… Qu’est-ce que tu lui as fait d’autre ? Tu l’as caressé ? Plus ? Tu as bandé ? Tu t'es soulagé peut-être ? Et c'était quoi la suite de ton plan ?

Ce n'était pas de la curiosité malsaine malgré les apparences. Et d'ailleurs, le ton employé par l'homme masqué ne laissait apparaître que haine et dégoût, c'était parfaitement audible malgré ses accents polaires. Les réponses attendues avaient pour but de définir la suite de la punition.

“Des détails, hein…”

Un espèce de rictus étrange passa sur les traits de Dylan sous les questions du taciturne. Pas de la curiosité malsaine ? Ca y ressemblait foutrement pourtant, surtout pour un mec pas si net que ça comme lui.

“Tellement de questions… J’aurais dû filmer, c’est ça ?”

Il jouait à un jeu dangereux, il le savait bien mais pourtant c’était plus fort que lui. Dylan avait toujours été grande gueule de toute façon, c’était un de ses plus gros défauts mais cette fois ça pouvait lui coûter particulièrement cher. Enfin, il était déjà dans la merde alors un peu plus ou un peu moins… s’ils étaient au moins aussi barges qu’ils voulaient le faire croire il ne s’en tirerait peut-être même pas alors au point où il en était…

Cher, il ne croyait pas si bien dire. Au point où il en était, il aurait mieux fallu qu’il fasse profil bas car la sentence de son arrogance tomba. Une formule à vous glacer le sang, dite d’une voix sans hésitation et sans la moindre émotion et qui appartenait au deuxième homme.

“Doloris !”

Sa grande gueule, il allait la lui fermer. Aucune émotion mais suffisamment de haine dans le coeur pour que le sortilège fasse son effet… Révélateur des véritables sentiments qu’il portait à sa victime. Et visiblement, il n’avait pas apprécié son sous-entendu… Et s'il avait promis de ne pas le tuer, il n'avait pas promis de ne pas le faire souffrir. Et le sort avait été effectivement parfaitement exécuté à en juger par les cris de douleur du bassiste qui, on s’en doute, regretta amèrement de n’avoir pas pu fermer sa gueule, c’est certain. Les crispations de ses membres liés ainsi que les convulsions que provoqua le sortilège impardonnable furent assez impressionnantes : il n’était pas interdit pour rien dans le fond. Et croyez bien que les secondes furent particulièrement longues… Ce fut son acolyte qui, au bout d’une grosse minute, mit les hola confirmant ses propres paroles.

“C’est bon, je crois qu’il a compris et on veut qu’il réponde aux questions. S’il se brise les cordes vocales à hurler ou devient fou, on aura du mal. Et ce serait dommage qu’il soit incapable d’apprécier pleinement sa punition…”

Cette ironie souriante mais pleine de bon sens sembla convaincre le bourreau qui leva son sortilège.

“Je te conseille vraiment d’arrêter de faire le mariole et de répondre. La prochaine fois, pas sûr qu’il m’écoute aussi bien…” ajouta finalement notre homme avec une dérangeante nonchalance, après avoir attendu un instant que Winchester récupère pour être sûr d’être entendu et compris. Fallait quand même pas pousser son pote trop loin parce qu’il n'était pas sûr du tout de pouvoir l’arrêter s’il perdait le contrôle…

Dylan mit plusieurs minutes une fois la fin du sortilège pour se remettre… merde, c’était clairement de la torture, leur truc. Il n’allait clairement pas s’en sortir sans dommage, c’était une évidence, alors quitte à partir autant le faire avec panache… et qui sait, peut-être arriverait-il à leur faire faire une erreur qui, plus tard, pourrait lui être bénéfique (il ne savait pas laquelle ni comment il pourrait l’exploiter -s’il le pouvait !- mais c’était toujours mieux que de ne rien faire). C’est donc haletant qu’il continua sur sa lancée, toujours plus provoquant. Au pire s’il devenait fou, tout ça n’aurait de toute façon plus la moindre importance...

“Juste un peu… Il est si mignon, comment résister ?”

Il allait le sentir passer, surtout qu’il pensait bien que celui qui le menaçait de l’objet magique ne lui était pas totalement inconnu. Il aurait été étrange que, des deux perches qui essayaient de venger le Japonais, aucune ne soit le fameux petit ami, après tout, mais il voulait en avoir le coeur net.

“Il ferait de l’effet à n’importe qui…non ?”

En tout cas, à lui, il lui en faisait. Et si comme il le pensait l’un d’entre eux était le petit ami, il n’était pas le seul dans ce cas.

Le plus dur, à vrai dire, se foutait que le bassiste reconnaisse l’un d’entre eux. Et pour être honnête, ce dernier se dévoilerait en temps et en heure. Mais encore une fois, les mots de sa proie firent leur effet. Une nouvelle fois, le sortilège impardonnable tomba et cette fois, le garde-fou mit plus de temps à intervenir pour l’arrêter. Fallait pas déconner, même lui avait des limites et on parlait de l’intégrité physique de son petit frère. Et ça commençait sérieusement à le démanger de participer un peu plus activement même s’il avait promis que son petit camarade aurait l’exclusivité de la lui mettre à l'envers. Winchester avait l’art de se faire détester.

“T’es vraiment con, en fait. Ou alors t’aimes ça. Je ne vois que ces deux options. Ou alors tu penses que tes cris de porc vont alerter quelqu’un. Mais comme on a insonorisé ton appart, tu te fatigues pour rien.”

Ce commentaire persifleur venait justement de celui qui était supposé calmer le jeu. Évidemment, ils avaient assuré leurs arrières et le leader avait réfléchi aux différents aspects de son plan à tel point que leurs baguettes n'étaient pas leurs outils habituels mais des instruments achetés au marché noir grâce à une certaine voleuse que connaissait bien celui qui s’amusait jusque là aux dépens du bassiste. Et ces baguettes seraient détruites dès cette affaire réglée. Chose que le dit connard ne pouvait pas savoir évidemment… il n’était pas aussi tordu (et intelligent) que ses adversaires, même au point de la planification de crime...

“Allez, continue, ça devient drôle. Dix contre un que t’auras toujours pas compris la leçon.”

“La suite…” … Winchester sembla réfléchir une seconde, comme s’il avait des réminiscences de sa soirée,… “je le voulais, bien conscient. Profiter de lui endormi, aucun intérêt.”

Effectivement, il n’avait pas compris… ou plutôt, ne voulait pas comprendre au vu de sa réponse. Et en plus, il n’était plus tout à fait maître de sa langue alors, autant y aller à fond. Et puis, Dylan l’avait peut-être un peu touché, il ne pouvait pas le nier, mais il n’était pas allé plus loin que les photos. Il lui avait tapé dans l’oeil rapidement, quand ils avaient commencé à bosser ensemble alors oui il n’avait pas trop résisté à la tentation en le déssappant mais s’il avait juste voulu le droguer pour se le taper, il l’aurait fait plus tôt. Ce qu’il voulait vraiment c’était arriver à attraper cette anguille qui ne faisait que lui glisser entre les mains.

“Il fallait de quoi le motiver…” et utiliser les photos pour lui faire faire ce qu’il avait envie de lui, ma foi, ça ne le gênait pas vraiment. En même temps il était allé trop loin pour avoir des remords.

“Espèce de sale petit connard… Tu vas voir, on va te motiver, nous…”

Ça, c’était toujours le petit plaisantin qui ne plaisantait plus, vu le ton de sa voix particulièrement rageux. L’autre ne dit rien. Par contre, les lampes de la pièce explosèrent et un nouveau doloris fut jeté sans pitié alors que le premier réparait les dégâts en conséquence. Le sursaut du musicien sous l’incident magique n’eut pas le temps d’être analysé par ce dernier que ses hurlements de douleur reprirent. Putain, ça faisait un mal de chien, c’était à la limite du supportable et illustrait parfaitement ainsi pourquoi il était un sortilège interdit et contrôlé… Il allait réellement perdre l’esprit si cela durait trop longtemps… mais peut-être était-ce mieux quand on savait ce qui l’attendait… C’était bien dommage pour le merdeux qu’il ne sembla pas s’en vouloir parce que cette absence de remords ne passait pas inaperçue. Ça n’arrangeait pas son dossier. Et ils avaient à présent tout ce qu’il fallait pour “justifier” ce qu’il allait suivre. Le premier jugea bon d’ajouter, une fois que la torture s’arrêta à nouveau.

“Il a reconnu avoir drogué et violé d’autres personnes avant Tetsuya pendant que tu cherchais les photos. Des fans qui ne demandaient que ça, selon lui… Comme si on pouvait demander à être drogué sans le savoir et abusé sexuellement par un bassiste de seconde zone… Ils ont servi de cobayes jusqu’à ce que ce petit enfoiré trouve l'effet qu'il cherchait.”

Le ton était grave et dégoûté. Visiblement, ce point particulier dérangeait beaucoup l’homme. Peut-être qu’en effet, Winchester n’avait pas été aussi loin, qu’il n’y avait pas eu vraiment de viol… Encore qu’il doutait très sérieusement que ses victimes aient encore eu l’esprit clair pour être capables d’accepter librement le rapport ou de changer d’avis une fois “la fête” commencée… Mais la drogue, ça… Sur ce point, lui, plus encore que son camarade ne pouvait accepter ou pardonner. Le bassiste, lui, ne dit cette fois rien du tout alors qu’il avait clairement du mal, cette fois, à se remettre du traitement de ses tortionnaires. Cela n’aurait de toute façon servi à rien, vu la haine qu’avait le sociopathe, il ne l’aurait pas écouté...

“Bien. Remets-lui son bâillon.” répondit, a contrario, le deuxième, simplement et froidement, comme si l’autre avait énoncé une terrible banalité, avant de se tourner vers le pervers, une fois que son ordre ait été exécuté. Et encore une fois, sa voix glaciale ne trembla pas alors que tombait bel et bien sa sentence, cruelle. Il ne prenait aucun plaisir apparemment à cette séance de torture. Il appliquait simplement sa justice...

Dylan Winchester, de par tes aveux, tu as été reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles multiples par usage de stupéfiants, de tentative de viol par chantage et de mise en danger de la vie d’autrui. Tu es donc condamné à être violé et castré. La première sentence, pour que tu partages la souffrance de tes victimes. La deuxième pour que tu ne fasses plus de mal à personne. Le seul moyen de prendre ton pied à l’avenir, ce sera de te faire prendre comme une chienne. Juste retour des choses, toi qui aimes tellement asservir les autres pour ton plaisir.”

A l'énoncé de la sentence, ce fut un regard d’horreur qui passa sur les traits du musicien. Et heureusement qu’il avait un bâillon sur la bouche car sinon on aurait pu l’entendre protester de terreur. Là, seuls quelques gémissements terrorisés se firent entendre alors que se fut au tour du juge, indifférent à ses cris étouffés, d’approcher du lit et de s’asseoir un instant sur son bord. Sans ménagement, il le rendit aveugle d’un nouveau sort. Il fallait que les patients sachent tous les tenants et les aboutissements d’un traitement, après tout… Donc on prend sa voix la plus professionnelle…

“Le Doloris n’est pas le seul sortilège de magie noire que je connais. Pour toi, j’ai aussi appris le Sortilège du violeur. C’est un sortilège très pervers, il donne l’impression que plusieurs hommes abusent de toi de toutes les façons. Va savoir pourquoi on a inventé un truc aussi tordu mais ça arrange mes affaires alors... Mais d’abord, je vais appliquer l’autre partie de ta condamnation. Ne t’inquiète pas, je ne suis pas un monstre, on ne verra rien extérieurement. Il suffit que je sectionne les nerfs érecteurs. Avec la magie, ce n’est qu’une petite intervention. Par contre, tu comprendras que je ne t'anesthésie pas. Il ne faut pas charrier...”

Pas un monstre… Et bien qu’est-ce cela aurait été dans le cas contraire pensa l'homme qui s’était mis en retrait et qui, lui, était sensible à la terreur de leur victime. Il se l’avouait, là, il était pris de doutes… Parfois son frère lui faisait presque peur… L’ami en question laissa ses paroles faire son petit effet (qui ne fut pas petit, qu’il se rassure, vu la tête de sa ‘victime’) mais rien dans sa voix ne montra son réel ressenti. Au contraire, il dégageait une neutralité dérangeante au plus haut point, pour ne pas dire effrayante, vu ce qu’il disait…  

“Mais ceci n’est que ta punition pour ce que tu as fait à Tetsuya et aux autres. Je vais aussi te briser les doigts à titre personnel. Je te les soignerai, rassure-toi. Mais tu auras assez de séquelles pour ne plus pouvoir jouer, au moins temporairement. Je te l’ai promis si tu approchais encore Tetsuya à moins d’un mètre.”

Et il tenait toujours ses promesses. Et d’ailleurs, tout ce qu’il avait prévu limitait la perte de sang comme il l’avait promis à son compagnon… Hein ? C'était déformer les faits ? Pas du tout, c'était simplement prendre les choses au pied de la lettre. Il n'avait jamais dit qu'il serait mesuré même si c’était ce que Tetsuya avait sous-entendu en réalité, bien sûr. Enfin, il n'y avait dans le fond rien d’étonnant à cette petite entourloupe sémantique, venant de sa part. Dans tous les cas, voilà le moment qu’attendait tant Winchester, où lui, se dévoilait, par ce rappel de leur première rencontre dans le studio d’enregistrement où il avait vu cette merde vouloir se frotter à son mec. Ce soir-là, il avait dit à Tetsu qu’il ne le sentait pas du tout, ce type, alors il n’avait pas été réellement surpris de lire son nom dans le dossier d’enquête. Il aurait dû agir dès le départ... Et effectivement Dylan percuta aussitôt à ces mots, confirmant ainsi l’identité de son juge. Il n’y avait finalement pas tant de gens que cela qui l’avaient menacé de lui briser les doigts… Au contraire, il était plutôt gentil et agréable devant les gens, présentait bien et on l'appréciait généralement (il savait bien donner le change) du coup… Dire que Tetsuya, quand il saurait, aurait peur de lui alors qu’il vivait avec un monstre bien pire…

Et Seiki était bien d’accord avec ce qualificatif. Il ne s’était jamais caché. Il n’avait rien d’un gentil. Il s’était simplement modéré avec le temps au contact de ses amis et de son compagnon. Mais il était toujours un enfoiré, au final. Et Winchester avait fait la pire des erreurs et avait rouvert la cage. Le médicomage l’avait toujours dit : on ne touchait pas aux personnes qu’il aimait et encore moins à Tetsuya. Il avait simplement prouvé que ce n’était pas de la simple esbroufe. Dylan n’était pas le seul à savoir donner le change, encore que le médicomage cherchait plutôt à se faire détester qu’apprécier, lui… Il était un monstre bien plus honnête que le bassiste.

Mais pendant que le bourreau se reprochait d’avoir laissé tout ça arriver alors que son instinct lui avait crié que quelque chose dans le comportement de ce connard clochait, le nonchalant reprit la parole.

“Au fait, puisqu’on parle de ça et avant que ces joyeusetés ne commencent, t’es viré et blacklisté. Inutile de te repointer au studio demain, la sécurité s’occupera de toi. Et tout aussi inutile d’envoyer ton cv dans une autre boîte qu’elle soit anglaise ou étrangère. Le seul moyen qu’il te restera de gagner de l’argent de ta musique, ce sera de faire la manche.”

Ces mots-là attirèrent l’attention du musicien et un éclair de compréhension passa dans ses yeux. Des personnes capables de le virer et de le blacklister d’un simple revers de main et sans preuves flagrantes (puisqu’elles venaient d’être détruites), il n’en connaissait pas des masses… Le guitariste, éternel bavard, lui avait un peu parlé de Fox, il n’y avait pas réellement prêté attention pensant que leur leader exagérait un peu… apparemment sur ça aussi, il avait fait erreur...

Et puis, celui qui parlait comme un homme d’affaires se tourna vers son camarade et dit, presque sur le ton de la plaisanterie ennuyée, comme si l’autre avait fait une mauvaise blague et qu’il y répondait, parce qu’il était un pote sympa.

”Allez, bourreau, officie.”

Et le vrai calvaire de Winchester commença… Comme le sociopathe l’avait énoncé. L’opération, les doigts brisés et pour finir, le viol (et là, les deux hommes sortirent de la chambre, une fois le sort lancé, laissant Winchester seul avec ses démons… Déjà parce malgré ce que pensait l’autre dégénéré, ils n’avaient pas grand chose de pervers et n’avaient aucune envie de se rincer l'oeil. Ensuite, le premier, malgré ses sentiments dans cette affaire, était trop empathique...). Et il faut dire que si les deux premiers furent particulièrement douloureux et à nouveau tirèrent des grognements de douleur entravés par le bâillon du musicien, le dernier sort fut particulièrement horrible, humiliant et dégradant… et aussi douloureux moralement que physiquement. Assurément, la pire chose qu’il avait ressenti… et qui sembla durer des heures en prime, même si ce n’était bien évidemment pas le cas. Quand le sort se dissipa, le plus cruel des deux hommes revint, seul, dans la pièce. Il soigna cette fois sommairement sa victime sans un mot mais le silence ne dura pas. Une fois son travail terminé, il lui rendit la vue puis ce fut un imperio et un sortilège du Silence qui furent lancés sur Dylan et il le détacha.

“Tout ce qui vient de se passer est sous le sceau du secret. Cela restera entre nous. Maintenant, tu vas te doucher, t’habiller et revenir dans le salon. Mon acolyte est parti chercher Tetsuya. Tu vas t’excuser pour ce que tu lui as fait et tu vas le faire de ton plein gré. Et t’as intérêt à y mettre les formes et à répondre à ses questions. Sinon, on se fera de telles soirées régulièrement. Clair ?”

Un hochement de tête suffirait en guise de réponse, Tsuno n’était pas difficile…

“Tiens, ta baguette.”

Pour la première fois depuis le début de cette rencontre, la voix de l’homme était narquoise. Et pour cause…. Certes, en le jetant sur le lit avec dédain, il venait de rendre à sa proie son instrument mais brisé en deux.

Dylan, maintenant libre, aurait normalement dû s’enfuir le plus loin possible de son bourreau mais pourtant, et ce malgré un net recul, il resta plutôt calme. Sa tête lui tournait toujours un peu et malgré la peur que lui inspirait Tsuno -surtout depuis les sévices, horribles, qu’il avait subi- le sortilège de l’imperium faisait aussi son effet le rendant docile aux ordres de son tortionnaire. Et puis, en prime, s’il n’avait pas succombé à la folie il était également passé drôlement proche d’elle ce qui semblait avoir mis un sacré foutoir dans le cerveau du musicien. Et en plus, jamais il ne pourrait dire un mot de ce qui venait de se passer… Il jeta un coup d’oeil sur sa baguette brisée, pâle reflet de ce qu’il semblait être mais ne tenta pas de la récupérer. cela ne servait à rien, elle était clairement inutilisable…

C’est dans un automatisme flagrant que Dylan se dirigea très difficilement vers la salle de bain malgré les soins (sommaires) du médicomage. Là, il passa encore un moment, sous l’eau, à tenter d’effacer les marques de ce qui venait de lui arriver. la douleur était encore vive dans ses mains, si bien qu’il laissa plusieurs fois échapper le flacon de gel douche mais il finit par sortir de la salle d’eau, habillé, juste avant d’entendre la porte d’entrée de son appartement s'ouvrir et des voix filtrer dans la pièce adjacente.
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Tetsuya Kairi Matsuura
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MessageSujet: Re: Règlement de compte   Règlement de compte Icon_minitimeMar 24 Juil 2018 - 23:58

Dans le salon donc, Tetsuya ne se sentait pas très à l’aise. Il avait suivi Dray quand ce dernier était venu le chercher, à la demande de Sei, et lui avait expliqué qu’ils avaient retrouvé son agresseur. Le PDG n’était pas rentré dans les détails et à vrai dire le musicien n’avait pas réellement posé de questions (et heureusement car Dray n’y aurait évidemment pas répondu...). En fait, le guitariste était partagé : d’un côté, bien sûr, il avait envie de savoir qui lui avait fait du mal, pourquoi, et ce qu’il avait bien pu faire pour s’attirer des ennuis de la sorte (oui, les garçons lui avaient répété qu’il n’était pas fautif, qu’il n’avait rien fait du tout mais il avait du mal à faire totalement disparaître cette notion de faute), de l’autre côté, il n’avait pas du tout envie de savoir car il avait peur, peur de connaître et d’apprécier celui qui lui avait fait du mal, peur d’être encore plus blessé par ses révélations aussi… c’était étrange comme situation à vrai dire et le Japonais aux cheveux bleus ne savait plus quoi penser.

L’appartement avait l’air d’être celui d’une personne normale, rien d’étrange ne sortait du lot aux yeux de l’artiste. Une cuisine ouverte, un sofa, des magazines sorciers et moldus de musique sur la table basse et une porte au fond, qui donnait probablement sur la chambre. Des posters vintage au mur complétaient le décor simple et sans trop de fioritures. A vrai dire, il aurait très bien pu vivre dans un appart de ce genre (en plus grand sans doute, il avait les moyens). Sous la demande d’un de ses amis, le musicien s’était finalement assis sur le sofa. Ils avaient à mettre plusieurs choses au point avant que son agresseur ne les rejoigne. Il n’osait pas parler, croisant ses mains sur ses genoux et se triturant les doigts, clairement stressé. Dire que celui qui lui avait autant fait de mal était si proche…

“Je… je dois savoir qui c’est… n’est-ce pas ?” murmura-t-il finalement, hésitant, demandant ainsi implicitement à son meilleur ami et à son amant si c’était réellement une bonne idée…

Ce fut Sei qui répondit en s’agenouillant face à son compagnon, avec à nouveau sa douceur coutumière depuis une semaine, qui tranchait tant avec le ton qu’il avait jusque là, ce soir-là.

“Si tu veux te libérer de ta peur, oui. Il est plus facile de l’affronter quand elle a un visage.”

Un léger soupir répondit à l’affirmation de Seiki. Bien sûr, son petit ami avait raison et Tetsuya le savait pertinemment mais il ne pouvait pas s'empêcher de redouter cette confrontation. Qu’allait-il faire s’il ne supportait pas de savoir qui lui avait fait autant de mal ? Il n’était pas difficile de se rendre compte que le jeune adulte hésitait. Peut-être est-ce ce qui poussa Dray, resté près de la porte d’entrée, à acquiescer du chef en prenant une cigarette avant de reprendre, un peu nerveusement, en allumant son poison.

“Je vais te confier quelque chose, Tetsu-kun. Les autres ne le savent pas et c’est bien ainsi. Mais j’ai eu de gros problèmes de drogue, adolescent. Et je n’ai pu les régler que quand j’ai réussi à affronter ce qui me torturait. Aussi douloureux soit-il, c’est pire de ne rien faire. Ça finit toujours par te rattraper. ”

Seiki fut surpris que leur aîné fasse une telle confidence à Tetsu, bien qu’il eut le bon goût de garder ce sentiment pour lui. C’était un sujet tellement tabou pour l’Américain… Pour qu’il en parle ainsi à leur petit frère, c’était qu’il jugeait vraiment que le convaincre qu’il faisait le bon choix était essentiel et plus important que ses secrets. Et en effet, Dray était persuadé que se voir confier une telle information dans ces conditions devait encourager le guitariste à accepter la confrontation. Le dit guitariste avait relevé les yeux vers son meilleur ami quand ce dernier avait prit la parole et si son amant était surpris de l’entendre parler ainsi, il ne fut pas le seul. A vrai dire, Dray était tellement secret sur sa vie avant leur rencontre que ses mots, maintenant, ne les rendaient que plus percutants. Il voulait le convaincre et était certain de ses dires, il n’aurait pas confié ce secret sinon (même s’il n’avait aucune raison de craindre quoi que ce soit, Tetsu savait parfaitement tenir sa langue et Dray le savait, là n’était pas les raisons de son silence maladif). Et puis, si ses deux amis, chacun à leur façon, lui disaient qu’il devait faire face, il n’avait pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? Prenant une profonde inspiration pour tenter de calmer un peu ses nerfs, il fit un léger signe de tête aux deux autres Baka, toujours craintif bien sûr mais un peu plus résolu. Il voulait passer à autre chose oui, il ne se voyait pas du tout continuer à tout craindre et à se faire accompagner partout de la sorte...

Dray préféra finalement reculer et laisser Seiki conduire la conversation. A vrai dire à présent que le cas de Winchester avait été réglé, il était temps pour lui de partir. Tetsuya présent, Seiki n’avait plus besoin de lui en guise de garde-fou. Et le reste de l’entretien se ferait à visage découvert. Porter un masque en présence de Tetsu ferait comprendre à ce dernier qu’ils avaient fait un peu plus que mettre la main sur son agresseur… Sinon pourquoi dissimuler son identité ? Or, le jeune homme d’affaires ne tenait pas à ce que ce pourri sache sans plus aucun doute qui il était. Des soupçons étaient bien suffisants.

“Je vous attends dehors.”

Toujours à genoux, face à Tetsuya, Seiki se contenta de donner son accord d’un mouvement de tête et regarda leur ami quitter les lieux. Il savait qu’il lui en avait demandé beaucoup ce soir. Si l’Américain lui avait servi de cran de sûreté, l’Eurasien était conscient qu’il avait mis son aîné dans une posture compliquée en le confrontant à ses propres démons. Leur frère était un homme au potentiel violent aussi élevé que le sien, moins contrôlable, mais à la conscience et au quotient émotionnel plus développés. Et ce qu’ils avaient fait ce soir allait le travailler un certain temps.

Enfin pour le moment, le cas de l’Américain n’était pas sa priorité. Son attention se reporta sur son compagnon qui avait pris sa décision. Sur l’instant, Sei se demanda comment agir. Il fixa une seconde Tetsuya, très anxieux, cela ne faisait aucun doute même quand on avait le degré d’empathie aussi faible que celui du médicomage. Seiki étant celui qu’il était, il avait d’abord eu l’idée de balancer l’autre raclure dans le salon sans autre forme de procès. Mais il se ravisa. Il valait sans doute mieux qu’il prépare le terrain au lieu de confronter comme ça son compagnon à son agresseur. Il prit ses mains dans les siennes. Et il avait bien fait, c’était certain. Vu l’état de nerf dans lequel était le japonais, il n’aurait probablement pas bien pris du tout la confrontation brutale avec son agresseur. Là, mis en confiance par son petit ami, Tetsu avait simplement serré ses mains dans les siennes.

“Quoi qu’il se passe, ce soir, et après, n’oublie pas que tu ne seras jamais seul pour affronter les faits. On sera là. Je pense qu’il vaut mieux que je te livre son nom avant que tu ne le voies. Tu... connais ton agresseur, Tenshi. C’est un de tes collègues de travail.”

L’Eurasien fit une légère pause, hésitant à son tour, alors même qu’il avait dit les choses le plus doucement qu’il lui était possible. Il fallait qu’il lui donne son nom pour tenter d’adoucir le choc de la confrontation. Et même ainsi, Seiki se doutait que cela aurait beaucoup de mal à passer. Il s’attendait à des doutes, voire des reproches, des accusations de mensonges (Tetsu savait très bien que Seiki ne pouvait littéralement pas s’encadrer le bassiste après tout) ou d’erreurs, même si son compagnon avait confiance en lui. L’esprit humain était compliqué. Seiki enlaça alors Tetsuya, avec autant de force que de tendresse, pour lui faire passer tout son amour, comme si ce geste avait le pouvoir de le protéger de l’information et de la douleur qu’elle provoquerait forcément, ou au moins de l’alléger. C’était illogique, il en avait conscience, mais il lui semblait aussi que c’était hautement nécessaire. Il ne voulait en aucun cas faire du mal à son compagnon et il n’avait pas d’autres moyens de rendre les faits plus faciles à entendre.

A la mention du collègue de travail, Tetsuya n’avait pas pu s'empêcher de se tendre un peu plus. Bien sûr, cette semaine lui avait fait imaginer le pire et qu’il connaisse personnellement son agresseur était devenu pour lui une certitude -il n’aurait pas été possible à un parfait inconnu de l’approcher autant à moins d’avoir quelqu’un dans la place, il passait tout son temps entre le studio dont l’accès était limité et Poudlard qui l’était encore plus… - du coup, c’était logique… mais ce n’était pas plus simple à gérer pour autant. Peut-être était-ce son manager ? Il était particulièrement nerveux ces derniers temps, depuis sa “maladie” à vrai dire… Ou alors était-ce l’ingé son ? Il venait lui parler régulièrement pour lui demander des précisions sur ses envies sous prétexte “d’approcher au plus près de ses attentes” parce qu’il était “particulièrement exigeant pour sa musique”. A vrai dire, il commençait à soupçonner un peu tout le monde, c’était fatiguant -pas pour rien que Ren l’accompagnait partout dès qu’il quittait l’école-. Il se laissa aller simplement dans l’étreinte rassurante de son petit ami, le seul qui pouvait réellement le toucher sans provoquer un rejet involontaire de son corps, et passa ses bras autour de ses épaules. Il savait d’instinct que le nom qu’il allait lui donner allait lui faire beaucoup de mal et avait plus que jamais besoin de son soutien.

“C’est Winchester, il l’a avoué sous veritaserum et j’ai déjà brûlé les photos.”

Il n’y avait pas de doutes à avoir, la référence à la potion et l’élimination de la preuve rendaient l’information certaine. Autant s’épargner des difficultés déjà énumérées, inhérentes à ce genre de révélations… Et puis, Seiki voulait aussi rassurer un peu son compagnon, la disparition des photos signait la fin d’une partie du cauchemar. De ce côté-là, Tetsu n’avait plus rien à craindre.

“J’irai le chercher quand tu seras prêt…” ajouta-t-il sans desserrer son étreinte. A présent, il fallait laisser à Tetsuya le temps… Il n’y avait rien d’autre à faire pour le moment.

Et du temps il lui en avait fallu. Bien sûr, le musicien avait compris qu’il connaissait son agresseur, mais Dylan… Il avait encore passé la journée avec lui aujourd’hui, ils avaient joué comme d’habitude, il avait même plaisanté avec leur princesse ! Et c’était lui qui le faisait chanter ? Un étrange mélange entre colère, déception, trahison et dégoût se taillait la part belle dans les sentiments de l’artiste. Mais pas une seconde il n’avait remis en doute la parole de Sei, par contre. Oui, ça faisait mal à entendre et d’ailleurs la façon dont il avait caché son visage dans le cou de son amant en resserrant un peu son étreinte en était la meilleure preuve mais il savait qu’il n’aurait jamais raconté des salades là-dessus, c’était beaucoup trop important et intime pour ça… Jamais Sei ne le blesserait volontairement… Certainement pas non ! Et que cela soit une certitude dans la tête de Tetsuya, le médicomage en fut tout autant touché que rassuré. Que son compagnon doute de lui, ou plus généralement ses proches intimes, c’était ce qu’il craignait avec l’idée de perdre le musicien, Tetsu le savait. Alors qu’il lui fasse confiance sans la moindre hésitation pour quelque chose d’aussi grave, ça voulait dire beaucoup pour Seiki.

Et finalement, l’artiste s'était senti assez fort pour encaisser la confrontation…

“C’est bon, je suis prêt…” laissa-t-il finalement entendre au bout d’un moment même si les mains, encore serrer dans le dos de son amant, tremblait encore un peu preuve qu’il n’était peut-être pas aussi prêt qu’il l’aurait voulu. Mais ils avaient le temps. Rien ne pressait alors Seiki ne relâcha ses bras que quand Tetsuya le fit le premier et le laissa finalement aller chercher le bassiste alors qu’il prenait une profonde inspiration. Il imaginait ce qu’il allait bien pouvoir lui demander en premier, voir même s’il avait de lui demander quoi que ce soit dans le fond. Mais il savait qu’il ne pourrait jamais être tranquille s’il se posait des questions après cette rencontre. S’il avait vraiment fait quelque chose, il devait le savoir pour ne jamais le réitérer après tout. Pensée que Sei aurait immédiatement démenti s’il l’avait perçu. Comme si son compagnon avait fait le moindre truc… Ce sale porc n’était qu’un taré (qui ne pourrait plus faire de mal à personne…), point. Mais quand finalement la porte de la chambre s'ouvrit à nouveau sur Sei et Dylan, la colère du guitariste fit un bon notable et il n’y eut rapidement plus qu’une seule question qui eut de l’importance aux yeux de ce dernier… question qu’il posa avant même que le bassiste ne puisse ouvrir la bouche. De toute façon, il n’avait pas intérêt...

“Pourquoi ?” La voix était sourde et laissait transparaître sans mal les sentiment négatifs du musicien.

Dylan, resté debout non loin de l’artiste (il aurait été incapable de s’asseoir sans laisser voir dans l’état où il était de toute façon), s’était attendu à pas mal d’approches de la part de Tetsu mais il n’aurait pas parié sur l’affrontement direct à vrai dire. Le guitariste avait plutôt tendance à fuir les problèmes et les conflits de base mais à vrai dire, il n’était pas spécialement surpris non plus. Ce n’était pas parce qu’il ne pensait pas se faire serrer si vite qu’il n’avait pas pensé à l’éventualité de cette discussion dans le fond…

“Avant tout, je voudrais m’excuser Tets…”

Accolé à la chambranle de la porte s’il venait à la merde de reculer et se terrer, Seiki plissa les yeux un instant. Il avait été clair, Winchester avait intérêt à faire gaffe à ce qu’il disait. Mais il y eut un changement de programme.

“Je me fous de tes excuses !” coupa le Japonais qui ne croyait absolument pas en son repentir, surtout après la journée qu’il venait de passer à lui jouer de la flûte comme ça. Sei n’intervint pas. Si c’était le choix de son compagnon alors il n’avait plus rien à redire. Même si ça le démangeait de mettre la pourriture à genoux et lui faire bouffer le sol…

“Pourquoi ?” reprit Tetsuya un peu plus sèchement alors que sa colère ne semblait pas vouloir se calmer.

Bon, Dylan n’avait clairement aucune latitude là. Ok, il ne pensait pas s’en tirer en faisant quelques pirouettes, il n’avait plus grand chose à sauver vu ce qui s’était passé de toute façon et ce n’était pas comme si Tetsu était son ami dans le fond alors, puisqu’il voulait la vérité et qu’on lui avait ‘gentiment’ demandé de répondre à toutes ses questions… Il devait juste y mettre un peu les formes s’il ne voulait pas que la torture recommence… Et vous pouvez être sûrs que le bourreau écoutait avec attention...

“Tu me plaisais… mais j’avais beau te draguer, tu faisais semblant de ne pas comprendre. Alors oui, je savais que t'étais en couple et le jeu du chat et de la souris était marrant au début mais je voulais plus… Je sais que j’ai eu tort mais je n’ai pas trouvé d’autres solutions pour que tu sois à moi…”

Ces derniers mots ne plurent à aucun des deux Asiatiques.

Seiki se retint de lui défoncer la tête dans un mur… Le souvenir de la punition déjà donnée suffit à éviter un débordement toutefois, et puis c’était au tour de Tetsuya de régler ses comptes.

“A toi ? Je ne suis pas une chose !” cracha l’artiste, bouffé par la réflexion que Dylan venait de lui claquer.

“Et je ne faisais semblant de rien du tout… Je ne suis pas libre et ça, tu le savais, j’ai jamais pris ton attitude au sérieux !... Merde t’étais mon ami, j’avais confiance en toi !”

Et ça le foutait en rogne d’avoir accordé du crédit à un connard pareil…

“Je ne voulais pas être ton ami.” avait conclu, aussi calmement que possible dans ces circonstances, le bassiste. Ça non, être l’ami de Tetsu, il n’en avait rien eu à faire… Ça aussi, ça ne plut pas à Seiki parce que ce connard n’avait voulu que posséder son compagnon de la pire des façons et il venait de le reconnaître ouvertement. L’avait-il assez puni finalement ? Il se posait la question…

“T’es vraiment un enfoiré!” lâcha finalement Tetsuya en serrant les poings devant ce qu’il prit pour de la nonchalance.

Ce type avait juste voulu en faire son jouet, profiter de lui en le faisant chanter et c’est tout. Ce que lui pouvait ressentir dans tout ça, il n’en avait juste rien à foutre. Putain, il avait envie de lui coller une droite là, à un point ! Ca faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu envie d’emplâtrer quelqu’un à ce point.

“Qu’est-ce que tu m’as fait ?...” et il avait vraiment intérêt à faire très attention à ce qu’il allait dire…

“Rien… Je t’ai juste dessapé pour prendre les photos, je ne t’ai rien fait d’autre.”

Seiki se redressa vivement de la chambranle, furieux, c’était net. Même s’il s’était promis que c’était le tour de Tetsuya, il ne pouvait pas laisser passer ce mensonge ! Il ne lui avait pas avoué l’avoir aussi un peu caressé, ce sale petit bâtard ?! Le médicomage s’apprêta donc à intervenir (et Winchester allait le sentir passer parce qu’il n’allait pas être doux dans la manoeuvre…) mais la réaction de son compagnon lui coupa l’herbe sous le pied.

“Rien fait d’autre..?”

Un murmure à peine plus haut qu’un souffle qui ne présageait rien de bon quand on le connaissait un peu, ce qui poussa Tsuno à rester à sa place finalement, lui qui le connaissait très bien. Winchester l’aurait sa correction et peut-être que c’était mieux que son petit ami ne sache pas ce détail... Et il ne fallut que le temps d’une expiration pour que la colère ne claque réellement et un simple battement de cil supplémentaire pour que Tetsuya se retrouve sur ses pieds et ne décoche une droite au bassiste. Déséquilibré par la soudaineté du coup, il ne fallut alors qu’un coup bien placé au japonais pour faire tomber sa proie et l’immobiliser dos au sol. Ce fut une fois qu’il eut placé ses mains autour du cou de celui qu’il pensait être un ami, le serrant juste assez pour lui faire mal et l'empêcher de se débattre, qu’il reprit la parole. Le médicomage se tendit à ce geste, se tenant simplement prêt à intervenir si la prise devait durer trop longtemps (il ne fallait pas non plus que son compagnon tue ce sale rat, après tout…).

“Tu m’as drogué, pourriture, jamais tu n’aurais réussi à poser un doigt sur moi sans ça ! Et tu m’a fait croire que j’avais couché avec toi ! Rien hein ? Mon cul oui ! Rien que d’y penser, ça me dégoute !”

Et ça le dégoûtait tellement que Tetsuya lâcha presque aussitôt Dylan et s’en écarta le plus possible, retournant s’assoir sur le canapé qu’il venait de quitter, alors que ce dernier toussait pour reprendre son souffle… Tetsu avait apparemment serré plus fort qu’il ne le pensait mais là, sérieux, il s’en foutait. Il se demandait même comment il avait réussi à se maîtriser assez pour ne pas lui arracher la tête. D’ailleurs, Sei se posa aussi cette question et jugea que Wichester s’en sortait bien, il s’était attendu à ce que l’artiste lui fasse subir ce traitement plus longtemps…

“Je comprend que tu sois en colère, c’est...” reprit Dylan après avoir récupéré un peu de son souffle en se redressant sur le côté, s’appuyant sur sa main encore valide.

“Oh, tu comprends… trop aimable !” coupa l’artiste, sur un ton un peu trop fort montrant bien qu’il n’arrivait pas à se calmer. “Mais ferme-la en fait, j’ai plus envie de t’entendre. T’es un connard et sois heureux que j’ai pas envie que cette histoire s’ébruite parce que t’aurais fini à Azkaban.”

Et non, le manque de preuve ne rentrait pas en ligne de compte. En tant que sorciers, ils avaient des moyens de pallier à ce détail… mais pour sa carrière et surtout pour lui, il voulait oublier toute cette histoire… Ce choix, Seiki le respecta. La question ne s’était pas encore clairement posée parce que tant que l’identité de l’agresseur de son compagnon n’était pas encore découverte, difficile de l’aborder. De toute façon, il avait puni cette raclure plus durement qu’un séjour dans la prison sorcière ne l’aurait jamais fait. Le médicomage se contenterait de cette satisfaction sans mal...

“Et si tu ne veux pas que je change d’avis, je ne veux plus jamais te revoir ou entendre parler de toi…” rajouta Tetsuya d’un air mauvais alors qu’il se leva pour se rapprocher de son petit ami. “Allons-nous en ou je vais le buter…” glissa-t-il alors à Seiki, dans un soupir lourd. Il avait déjà perdu assez de temps avec lui, lui parler allait lui faire plus de mal que de bien et il ne supportait plus de le voir.

Sei se contenta de passer un bras protecteur autour des épaules de son compagnon et de le serrer contre lui et sans plus un regard pour le déchet, il les mena vers la sortie pour laisser toute cette histoire derrière eux. Il espérait simplement que cette confrontation aiderait Tetsuya à surmonter pour de bon l’épreuve qu’il avait subi…

[Voilà, au moins on a conclus cette partie aussi... merci encore les copains ! ce fut long (par ma faute en plus, la honte) mais je suis content ^^ ]
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